dimanche 27 juillet 2008

Libération

DIEU…,“Libérateur” des hommes ! “Libérateur” du monde !

(Conscience d’un besoin et besoin objectif de Libération)

Dieu Libérateur ? Devant cette question, certains – plus ou moins nantis des choses et de l’esprit de ce monde – de contester, de protester : “Libérateur de quoi ? Libérateur de qui ? Toujours, certes, nous aspirons à de meilleurs conditions de vie, à être libérés, par exemple, de la maladie, des accidents et de bien des inconvénients divers… inhérents à toute existence. Mais, nous ne sommes quand même pas des esclaves !”

En sont-ils si certains ?

Car l'homme peut manifester une certaine conscience d’un besoin de libération et peut avoir un besoin objectif de libération dont il n’a pas conscience.

Chez l’homme, il est possible que la conscience d’un besoin de libération et le besoin objectif de libération ne se superposent pas parfaitement ! Et c’est là, le drame !

Il est possible que le parisien des mois d’été prenne conscience d’un besoin estival, d’un besoin de soleil et de grande respiration sur le sable d’occasion de “Plage-Paris”, alors que le paysan arrivant dans la Capitale, éprouvera immédiatement un besoin objectif d’être libéré le plus tôt possible de l’air pollué et des “encombrements de Paris”. Et vite il prendra la première occasion libératrice pour aller respirer à nouveau le vent qui souffle sur son champ de patates dont se gausse facilement le parisien.

Il est possible que l’homme, dans sa conscience, imagine des besoins et soit aveugle sur les réalités de sa vie. L’automobiliste, dans une ville, est obsédé, dans sa conscience, de son besoin de se déplacer, de circuler convenablement et de pouvoir stationner le plus près possible du lieu où il veut se rendre, alors que, parallèlement, le promeneur ressentira le besoin objectif d’être libéré du gaz carbonique qui se dégage de toutes ces automobiles et des bruits assourdissants qu’elles occasionnent.

Plus sérieusement, il existe des états de misères où il n'y a aucune conscience d’esclavage. Pourquoi ? Parce que souvent ces “miséreux” – ces esclaves divers de notre époque moderne – ne peuvent imaginer que les choses soient autrement. Il faut un minimum de connaissance pour concevoir que les choses puissent être autrement, pour prendre conscience d’un état d'esclavage…C’est ce qui existait un peu chez les Hébreux en Egypte. Seul, Moïse qui, lui, avait une éducation de jeune noble égyptien pouvait concevoir comme condition de servitude les circonstances de vie de ses frères... qui, eux, finalement, n’avaient que des revendications occasionnelles… liées à leur condition d’esclaves.

Donc on peut admettre qu'il existe bien un besoin objectif de libération dont l’humanité puisse ne pas être consciente, qu’il demeure toujours une sorte de décalage entre la conscience et le besoin. Bien plus, il se peut encore que l'homme, dans sa conscience, imagine des besoins plus ou moins objectifs.

À l'époque de Jésus, il y a comme un éclatement dramatique de ce décalage entre conscience et besoin puisqu’il vivait au milieu d’un peuple occupé par les Romains. Et pour ce peuple, au plan de la conscience, le besoin de libération nationale était une espèce de besoin infiniment ressenti, survolté et surchauffé. Et Jésus, lui, a, de fait, déçu ce besoin en n’intervenant pas à ce niveau de libération, et en s'amusant, si je puis dire, à libérer les hommes de leurs péchés, alors qu'ils avaient envie d'être libérés des Romains, en s'amusant, si je puis dire, à dire à un paralytique : "tes péchés te sont remis", alors qu'il avait envie de se promener.

Jésus voulait faire prendre conscience d’un besoin qui ne coïncidait pas du tout au besoin dramatiquement ressenti et exacerbé du peuple de son époque.

Finalement, l’homme exprimera toujours le besoin d'être libéré d’un type de servitude qui actuellement obsède sa conscience. Mais trop souvent, cette prise de conscience est myope. Elle ne voit que les effets ressentis et exprimés d’une cause objective de libération nullement découverte. Et en se fixant uniquement sur les effets d’un état de servitude, elle risque seulement de faire osciller, de façon de plus en plus folle et contradictoire, le nuisible balancier des conséquences d’une servitude objective, sans jamais arriver à trouver un véritable rythme de réelle libération.

Donc inévitablement ce décalage entre la conscience et le besoin est un drame pour l'homme.

Il n'y en a qu'Un pour lequel les besoins de libération de l'homme ne se trouvent pas en décalage par rapport à la conscience qu'il en a. C'est le Créateur. On peut affirmer, a priori, que Dieu, en tant que Créateur, est le seul pour qui la conscience et le besoin de sa créature, ne sont pas en décalage par rapport à l'authenticité de ses besoins, Si les besoins authentiques de l'homme sont sensibles à quelqu'un, ils le sont, au premier chef, à Dieu. Pour l'homme, il y aura toujours cette difficulté et ce décalage entre prise de conscience d’un besoin de libération et le besoin objectif, authentique de libération.

C’est son drame, sa souffrance. Et je suis convaincu que l'homme, à notre époque qui se veut si moderne et développée, a un âge mental encore très peu évolué On dirait qu'il se trouve encore au niveau des premiers âges mentaux de l’existence : Il y a des exigences qui s'imposent à lui avec la même exigence avec laquelle un enfant ressent les siennes, étant tout entier dans la perception actuelle et factuelle… Mais Dieu, lui, qui voit l'homme à venir et l'homme à naître, qui voit l'homme que cet homme d'aujourd'hui essaie de mettre au monde…, a la connaissance des besoins objectifs de l’homme qui, malheureusement, ne coïncide pas avec la conscience nécessairement myope de l'homme d'aujourd'hui...Et c’est le décalage entre besoin “perçu” et besoin “révélé”. Finalement, la Révélation divine est plus que nécessaire pour que les besoins objectifs et authentiques de l'homme affleurent à sa conscience.

Dieu seul peut faire prendre conscience à l'homme de ses besoins authentiques. Et c’est la première libération : libérer l'homme de la prise de conscience superficielle, essentiellement momentanée et myope des besoins qu'il a… C'est peut-être la plus fondamentale des libérations qui peut permettre à l'homme de devenir un libérateur et non pas un agitateur.

Voilà pourquoi on peut affirmer que Dieu est le “Libérateur des hommes” ! Il est le seul qui peut avoir une conscience des authentiques besoins de l'homme qu'il crée. Et, également, en tant que Créateur, il domine pleinement l'évolution complète de sa créature qu’il a voulu libre, cependant. Il est un authentique libérateur, parce que sa libération ira jusqu'à la maturation de l'homme final…

Voilà pourquoi la relation à Dieu (par l’écoute de sa Parole, par la prière… etc) est une garantie de parvenir, à terme, à une réelle libération de nos diverses servitudes et angoisses.