J'ai
bien conscience d'avoir semblé délaisser mes lecteurs. Rien de tel pourtant !
Quelques ennuis de santé et diverses circonstances en furent la cause.
Aussi
je vous transmets aujourd'hui trois réflexions, même si je dois m'abstenir
encore durant une quinzaine de jours. Mais durant ces jours, soyez assurés de
ma pensée et de ma prière.
P.S. Tout en restant aumônier du prieuré
"La Paix Notre-Dame", ma nouvelle adresse postale est : "Les
Salons de Saint François" - 72500 LAVERNAT Le 24 Sept 2016
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T.O. Vendredi 16/C - La Résurrection des corps ! (I Co.
15.12-20)
St
Paul aborde, dans sa lettre aux Corinthiens, le thème principal de sa
prédication, et qui est le fondement de la foi chrétienne : la Résurrection
du Christ et, conséquemment, notre propre résurrection.
Cette
prédication essentielle avait été pour lui l'occasion d'un échec cuisant à
Athènes ; il en avait beaucoup souffert, lui qui avait rencontré le Christ
vivant sur le chemin de Damas !
Depuis
lors, l'apôtre s'attachait à présenter cette réalité de la Résurrection chez
les Corinthiens devenus disciples du Christ. Mais la pensée philosophi-que
grecque véhiculait encore chez certains des préjugés contre la matière : le
corps, pour un Grec, n'était finalement qu'une prison dont il fallait sortir
pour atteindre la vie véritablement, la vie plénière de l'esprit sans le
corps !
L'apôtre
évoquera à nouveau cette pensée contraire à la foi chrétienne à son cher
Timothée en évoquant ceux qui s'écartent “de la vérité en
prétendant que la résurrection a déjà eu lieu“ (II Tm 2 16-17). - “La
résurrection a déjà eu lieu !“, disent certains. Paul vise ceux qui
faisaient allusion au baptême conçu, reçu comme une "résurrection
spirituelle". Et, de ce fait, ils niaient alors la résurrection des
corps !
Ainsi,
dans sa lettre aux Corinthiens, Paul ne se lasse pas de répéter son
argumentation pressante : certains disent, accuse-t-il, qu’il n’y a pas de
résurrection des morts ! Mais s’il n’y a pas de résurrection des morts, le
Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité,
vaine est notre foi. Raisonnement qu’il reprend en argumentant :
-
S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas
ressuscité. Et toute notre espérance s’écroule ! (v/12-19)
-
Mais heureusement, le Christ est ressuscité. Et nous serons tous vivifiés par
lui (V/
20-28).
-
Sinon, tout ne serait qu’inconséquence ! (V/29-30). Et alors,
dira-t-il, cyniquement, "mangeons et
buvons, car demain, nous mourrons !".
Sans
doute, Paul argumente-t-il du fait que le Christ et les hommes ont commune
nature ! Et grâce à ce lien, il y a relation causal : si notre
résurrection, qui est un effet de celle du Christ, doit ne pas avoir lieu,
c’est que la cause n’a pas été posée. Cette pensée logique s'appuyait sur la
notion de ce qu'on appellera par la suite : le "Corps mystique" du
Christ : si le Corps ne ressuscite pas, pourquoi la tête (le Christ)
serait-elle ressuscitée ? Cette belle idée, Paul ne l'exprime pas
expressément en notre texte. Il la formulera ailleurs...
Il
préfère, ici, appuyer son argument sur une réflexion qui lui paraît encore plus
importante : si le Christ n’est pas ressuscité, non seulement notre foi
est sans appui, mais nos péchés demeurent en nous, ces péchés si
impitoyablement décrits au chapitre 6ème de sa lettre... St Paul
marque, là, une profonde relation entre “Résurrection du Christ“ et
“Rédemption“ : seul le Christ glorifié donne l’Esprit qui efface les
péchés, qui nous donne déjà, dès ici-bas, accès à la vie divine !
Et
l'apôtre poursuit : “Si nous avons mis
notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement..., nous sommes à plaindre !".
Si
le Christ n’est pas ressuscité, notre espérance serait ridicule si elle ne
porte que pour la vie présente, seulement ! Cela reviendrait à dire
comme les chrétiens auxquels faisaient allusion Paul à Timothée : la
résurrection a déjà eu lieu par le baptême. Et cette force baptismale devrait
nous donner - plus ou moins, certes -, mais devrait nous donner quand même le
bonheur dès ici-bas !
Réflexion
qu'on entend à l'occasion de telle ou telle souffrance ou épreuve : Si
Dieu existe, si le Christ est ressuscité (en moi, par le baptême)…, tous ces
malheurs dont je souffre ne devraient pas arriver !
Mais
non !, affirme fortement l'apôtre. Nous
le savons bien : notre espérance n’est pas sans objet puisque le Christ est vraiment ressuscité ! Et,
dès lors, les chrétiens ont mis, une fois pour toutes, leur espérance dans le Christ-Sauveur, le médiateur
unique ! Et il écrira encore à son cher Timothée :
“Il n’y a qu’un
seul Dieu, qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes,
un homme :
Christ Jésus qui s’est donné en rançon pour tous…
Voilà mon
témoignage !“ (I Tim 2.5)
Puissions-nous
toujours vivre de cette grande réalité ! Le Christ est bien ressuscité... Il
vit en nous pour nous amener à une vie plénière en sa gloire !
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