vendredi 2 décembre 2016

Prière Epsilon 3

Epsilon 3

VIE DE PRIERE - 2

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Oui, la première condition d’une “vie de prière“, c’est d’être ouvert à la vérité de Dieu sur nous-mêmes, en reconnaissant, avec grande humilité, que Dieu prend les hommes “tels qu'ils sont et là où ils en sont“.

Aussi, surtout à propos de la prière, il ne faut pas faire ce que j’appelle souvent une “inversion sacrilège“ : personne n’est l’énergie (la source) de ses énergies. Dieu seul est l’énergie de nos énergies ! Dieu d’abord et toujours ! Ce n’est pas David qui doit construire une maison au Seigneur ; c’est le Seigneur qui construira une “maison“ à David (Cf II Samuel 7).
Sachons nous présenter devant le Seigneur, tels que nous sommes et là où nous en sommes !

Isaïe dira de même, à sa façon :
“Malheur à qui, cruchon parmi les cruchons de glaise, chicanerait celui qui l'a formé ! L'argile dira-t-elle à celui qui lui donne forme : "Que fais-tu?", et l’œuvre réalisée par toi dira-t-elle : "Il n'a pas de mains !" ? (Is 45.9) (Cf. aussi Is 29.16)
Or,
“Vous êtes dans ma main, gens d'Israël, comme l'argile dans la main du potier“. (Jr 18.6)
St Paul dira, lui : “Qui es-tu donc, homme, pour entrer en contestation avec Dieu ? L'ouvrage va-t-il dire à l'ouvrier : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier n'est-il pas maître de son argile pour faire, de la même pâte, tel vase d'usage noble, tel autre d'usage vulgaire ? (Rm 9.20)

Surtout à propos de la prière, il ne faut pas faire cette “inversion sacrilège“. Notre Seigneur dira que ce n’est pas nous qui prions, mais c’est l’Esprit, son Esprit qui vient en nous et nous apprend à prier… ! Parce que nous, "nous ne savons pas prier comme il faut" (Rm 8.26)

Le perfectionnisme individuel en ce domaine comme une beaucoup d'autres, n’est pas de mise.
D’ailleurs, en bien des domaines, le sublime, l’idéalisme, le perfectionnisme est la pire des maladies (d’orgueil souvent). On manie de belles idées, de beaux principes. Et arrive fatalement un jour où une circonstance difficile fait tout s’écrouler ! Alors, on s’aperçoit qu’on “se met le doigt dans l’œil“, si je puis dire, parce qu’on ne pratique pas finalement ces beaux principes, cet idéal qu'on s'était forgé soi-même. On s'aperçoit qu'on ne prie pas parfaitement.

Et on n’en finit pas de se reprocher de n’être pas ce qu’on devrait être. Alors si on ne s’empoissonne pas soi-même, on empoisonne toute l’atmosphère.
Et au lieu d’utiliser toutes ses énergies à progresser humblement - “marche humblement avec ton Dieu“ (Mi. 6.8) - on les emploie contre soi-même par un incessant sentiment de culpabilité. On se stérilise en confondant sentiment de culpabilité qui est un regard (morbide) sur soi-même (l’orgueil va jusque là) et repentir qui est un regard quêtant l’amour de l’offensé…, de Dieu. C’est très différent !
Et, de plus, quand on ne s’aime pas soi-même “tel que l’on est et là où on en est“, on n’aime pas non plus les autres. Et n’aimant pas les autres, on ne peut aimer Dieu ! Et on ne prie plus ! C’est une maladie terrible, le perfectionnisme !

Oui, David est un bon compagnon de route pour nous apprendre à prier. Il nous apprend à faire comme Dieu, à prendre les hommes (nous-mêmes d’abord) “de chair et de sang“, “comme ils sont et là où ils en sont“ ; et progressivement, à leur apprendre à employer leurs énergies (que Dieu leur accorde), à les concentrer, les polariser pour la construction de la personnalité que Dieu désire pour eux, de cette "maison" que lui veut construire, qui est d’“être à l’image et ressemblance de Dieu“.

Et cela se fait par la prière qui, en nous, modèle toute notre vie destinée à entrer en la VIE ETERNELLE, la VIE de Dieu ! Notre vie devient une vie de prière, d’action de grâces incessante. On accomplit ce que St Paul dira :
“Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu“. (I Co. 10.31)...

[Faire tout pour la gloire de Dieu : sans cesse "rendre grâce" à Dieu. "Rendre toujours grâce", ce doit être la disposition permanente de notre existence, de toute notre vie qui devient alors prière.
C’est d'ailleurs le sens du mot “Juif“ Yehudim. (de "Yoda" : merci !). "Yoda", ce mot que Léa, une des deux femmes de Jacob (avec Rachel) donna à son 4ème enfant : Juda. "Elle conçut encore et elle enfanta un fils ; elle dit : "Cette fois, je rendrai gloire à Dieu" ; c'est pourquoi elle l'appela Juda. Gen 29.35)].

A suivre

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