dimanche 30 avril 2017

Pèlerins que nous sommes !

3ème Dimanche de Pâques    17 / A

Qui n'a pas connu, un jour ou l'autre, les affres du désespoir, même dans une vie religieuse ? On pratiquait au mieux et l'amour de Dieu et la bienveillance envers ses frères, envers le prochain. Bref, on vivait tranquillement, sans grandes questions - je dirais - métaphysiques, théologiques...
Et puis, soudainement, c'est l'accident ou la maladie, la mort brutale d'un être cher, et que sais-je encore ? L'horizon de l'existence apparaît irrémédiablement bouché, comme par un temps de brouillard épais. C'est, le désarroi, voire le désespoir !

Il en était ainsi des deux disciples de Jésus qui, le soir de Pâques, cheminaient sur la route de Jérusalem à Emmaüs. Leur espérance s'était effondrée à la mort sur une croix de celui en qui ils avaient mis toute leur confiance ; Il leur était apparu comme l'"Envoyé de Dieu", le Messie : "Nous espérions qu'il serait le libérateur d'Israël !", proclamaient-ils, se répétaient-ils.. Et le voilà bien mort, et depuis trois jours, déjà ! La libération d'Israël, c'était un rêve ! Maintenant c'est fini ! Où allons-nous, où va le peuple...? Et le monde lui-même ?

Pourtant, s'ils savaient lire les signes qui leur sont donnés, ils pourraient reprendre espoir. Déjà, des nouvelles extraordinaires leur sont parvenues : "Des femmes qui sont allées au tombeau de très bonne heure n'ont pas trouvé le corps. Elles sont même venues dire qu'elles avaient eu une apparition : des anges qui disaient qu'il était vivant !". Des anges ? ... Des femmes ! Mais faut-il croire les femmes ? Non, tout cela n'est pas réaliste, voyons ! Tout espoir paraît bien mort !

L'inconnu qui, depuis quelques temps, chemine avec les deux disciples a écouté ce récit désespéré. Et voilà qu'il prend la parole : "Vous n'avez donc pas compris ?"
Et il se met à révéler le vrai sens des événements jusque là incompréhensibles.
Cependant, ce n'est pas encore la révélation fulgurante d'une réalité, d'une vérité. La lumière ne se fait que peu à peu dans les esprits des disciples, au long de ce chemin où l'inconnu, explique, dans toute l'Ecriture, ce qui concerne le Christ.

Oui, ce n'est que peu à peu qu'une lumière les envahit, tant il vrai que le temps est donné normalement pour reconnaître lentement mais sûrement les pas de Dieu sur les chemins de notre vie.
Et cela, est-il dit, grâce à la Parole de Dieu, aux Ecritures !

Et cet inconnu explique si bien les Ecritures aux deux disciples que, arrivés à l'étape, ils le supplient : "Reste avec nous !" . Il semble même qu'ils insistent : "Reste avec nous... Il se fait si tard !".
Et ils vont partager le repas ensemble. Gestes de tous les jours. Pourtant c'est par ces gestes quotidiens de la vie de tous les jours que "leurs yeux s'ouvrirent et qu'ils le reconnurent". Celui qui rompt le pain et le leur donne, c'est ce Jésus qu'ils croyaient à jamais disparu.
Et subitement, tout s'éclaire : "Notre cœur n'était-il pas brûlant en nous tandis qu'il nous expliquait les Ecritures ?".
Et la joie qui en résulte, ils ne vont jamais cesser de la communiquer : "C'est vrai le Seigneur est vivant !".

Nous aussi, quel que soit notre âge, nous avançons sur la route de l'existence et il nous arrive d'être tristes, désespérés.

Nous nous souvenons - avec nostalgie parfois - de la foi de notre enfance. D'ailleurs nous ne distinguons pas très bien ce qui était vraiment, à cette époque, attachement indéfectible au Christ ou enthousiasme naturel à cet âge. Et en avançant sur la route, nous ne voyons pas toujours clair. Les événements n'ont pas répondu à nos projets les plus légitimes.

Et puis, l'Eglise elle-même, son évolution…, certains événements nous mettent mal à l'aise. Il nous arrive même, lorsque nous ouvrons les Ecritures d'être déconcertés par certaines paroles et même par des actes de Jésus. Ce qui ne devrait pourtant pas nous étonner. - St Paul savait bien, lui, que la Parole de Dieu bouleverse celui à qui elle est adressée : "O profondeur de la richesse, de la sagesse, de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables. Qui, en effet, a connu la pensée du Seigneur ?". (Rom 2/33).

Cependant, le Christ chemine avec nous sur la route de nos vies. Il nous l’a dit et répété : "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde". Il nous faut savoir reconnaître cette présence fraternelle du Seigneur.

Les pèlerins d'Emmaüs ont reconnu le Christ
lorsqu'il rompit le pain,
mais déjà lorsque, sur la route, ils méditaient avec lui les Ecritures.

Ces deux moyens de vivre de la présence du Christ - la Parole de Dieu et l'Eucharistie - sont toujours nécessaires.
Il nous est bon de chercher dans la lecture et la méditation de la Bible, des raisons de vivre et d'espérer.
Il nous est bon de savoir que, par l'Eucharistie, le Christ vient rompre le pain de notre vie qu'il désire unir à la sienne.

C'est ainsi que nous pouvons toujours repartir - alors même que nous sommes frappés par des malheurs - en ayant au cœur l'espérance des pèlerins d'Emmaüs :"Ils racontaient ce qui s'était passé sur la route et comment ils avaient reconnu le Christ quand il avait rompu le pain".

Repartons, nous aussi, "pour rendre compte de l'espérance qui est en nous" : Le Christ est toujours vivant. Il nous donne sa vie. "Mort où est ta victoire ?", demandait St Paul.

Aussi, pour terminer, puis-je lancer interrogations et sollicitations qui forment ma prière de chaque jour et certainement la vôtre aussi, plus ou moins consciente.

Qui que nous soyons, chacun de nous est, à n'en pas douter, quelque part sur cette route d'Emmaüs.
- Sommes-nous de ceux qui, découragés, désespèrent un peu de tout ?
- Sommes-nous de ceux que l'attitude du Christ et de son Eglise surprend... et qui ne comprennent pas ?
- Sommes-nous de ces lecteurs avides de l'Evangile, espérant toujours y trouver le Christ ?
- Sommes-nous encore de ces suppliants qui jettent un cri vers le Seigneur : "Il se fait tard, reste avec nous !"
- Sommes-nous de ceux qui viennent à la table du Seigneur et qui savent vraiment le reconnaître à la fraction du pain ?

Qui que nous soyons, il nous faut repartir avec un cœur tout brûlants pour dire à nos frères les hommes : "Le Christ est vraiment ressuscité !"

Qui que nous soyons, le Seigneur fait route en personne avec nous, même si on ne le reconnaît pas toujours.

Mais, si nous gardons un cœur qui écoute, qui accueille, un jour viendra où on le reconnaîtra parfaitement et totalement ! "Par lui, avec lui et en lui" sera notre vie !

Quelle Pâques alors pour tous les pèlerins d'Emmaüs !

dimanche 23 avril 2017

Foi ET doute - Doute ET Foi

2ème Dimanche de Pâques    17 / A

Combien de fois ai-je entendu cette confidence : “Oh ! Vous savez ! Je me dis chrétien ; mais, finalement, je suis comme Thomas ; je ne crois guère à la résurrection du Christ…, et peut-être à Dieu lui-même. J’ai beaucoup souffert dans ma vie, je souffre encore. Et je doute qu’un Dieu bon soit au milieu de nous. Tout ce qu’on dit dans la Bible, sur Dieu, sur le Christ, c’est peut-être une invention des hommes pour consoler les hommes”.

Ces réflexions sont toujours d’un poids énorme d’autant qu’elles sont exprimées, la plupart du temps, non par provocation mais dans un murmure souffrant, comme on avoue un péché, comme si le doute était indigne du nom de chrétien.
Et l’on a beau se répéter cette phrase du Cardinal Newman : “Mille questions ne font pas obligatoirement un doute”, on palpe alors douloureusement l’obscurité qui règne dans les cœurs ; et on constate que cette obscurité fut de tous les temps : depuis Moïse jusqu’à Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, quelques jours avant sa mort !

Alors que dire sinon que l’évangile d’aujourd’hui a au moins l’avantage de réhabiliter le questionnement, voire le doute comme un itinéraire normal du croyant. Et le nom de l’apôtre Thomas est assimilé à cette incertitude intérieure si bien qu’on l’appelle facilement : “le Sceptique” ! 

J’aurais pourtant tendance à l’appeler “le Croyant”, tant il est vrai que la foi d’un homme, d’une femme n’est jamais aussi solide que lorsqu’elle dépasse l’hésitation, le questionnement, voire le doute. Une foi sans question, tâtonnement, interrogation risque de sombrer dans ce qu’on appelle le “fidéisme” : “Je n’y comprends rien, mais je crois quand même !”.

Peut-être au fond, que la Bible, avec les affrontements qu'elle raconte tout au long des siècles, les doutes ressentis et même les fautes commises, n'est qu'une grande "pédagogie divine (l'"économie divine", disent les Orientaux) qui nous fait monter, je dirais, d'échec en échec, de question en question, pour, progressivement, mieux "voir Celui qui nous voit sans cesse". La fulgurance soudaine de la Lumière divine nous aveuglerait. Alors, Dieu, nous prépare peu à peu, à travers nos obscurités elles-mêmes, à le rencontrer tel qu'il est   !

Alors, aujourd’hui tout spécialement, prions St Thomas. Car lui, il a franchement douté ; et il a même exprimé son doute, publiquement. Et ce peut être une grande leçon pour nous ! Sachons le regarder : on lui ressemble tellement !

Il n’est pas seulement triste ce jour-là ; il est révolté. Il a cru que cet homme, Jésus, était le sauveur attendu, le Messie comme on disait. Il y avait une telle force dans ses paroles, dans ses attitudes !
Quand il disait : “Lève-toi et marche !”“Va et ne pèche plus !”“Ne jugez pas !”, on se sentait devenir plus vivant tout d’un coup ! Mais tout cela est terminé. Il est mort. Pire, on l’a tué ! Pire encore, Dieu ne l’a pas épargné ! Et à lz mort, il n’y a vraiment pas de remède ! La mort ! C’est elle qui a gagné ! Où était Dieu à ce moment-là ? Pourquoi n’a-t-il pas épargné Jésus ?

Qui ne comprendrait pas ces hésitations de Thomas ? Car ce sont bien parfois les nôtres, n’est-ce pas ? Pour ne pas avoir de questions ou même des doutes, il faudrait être comme Marie, l’Immaculée… ou alors fermer les yeux sur ce qui nous entoure.
Car lorsque je les ouvre, qu’est-ce que je vois ? Tant de faits, petits ou grands, douloureux ou tragiques, des faits absolument déconcertants et qui semblent nous souffler à l’oreille : “Mais non ! Vois ! Jésus n’est pas vivant. Tout cela n'est que faribole.
Devant l’enfant leucémique, par exemple, qui ne pose ces questions ? Semblables à celles de Thomas : “Où était Dieu à ce moment-là ?”.
Et devant un tremblement de terre aveugle… ?
Et devant l’escalade de la violence… ? Et que sais-je encore ?

Bien sûr, on peut regarder la beauté du monde, un matin ensoleillé de printemps… Mais quand on s’interroge non pas sur la beauté du monde, mais sur sa cruauté, non pas sur le sens, mais sur le non-sens, non pas sur la grandeur de l’homme, mais sur sa misère, on peut se poser des questions, on peut se demander s’il est possible de croire !

Quand la mort et les souffrances sèment leurs ravages… dans le silence apparent de Dieu : A qui, A quoi se raccrocher ?

Ce que j'ose répondre est mystérieux. Mais c'est l'essentiel de la foi des chrétiens. A qui se raccrocher ?
A qui ? A Dieu qui a ressuscité Jésus.
Oui, si nous doutons pour les mêmes raisons que Thomas, nous sommes appelés, comme lui, à croire au-delà de nos doutes... Ce n'est pas le doute OU la foi, mais le doute ET la foi.

La Foi !. L'apôtre Thomas a cru... Pourquoi ? Parce qu'il a mis ses mains dans les plaies de Jésus, et il s'est prosterné en disant : “Mon Seigneur et mon Dieu !”.
Il y a dans ce geste de Thomas quelque chose d'une portée symbolique inouïe qui nous aide à comprendre que l'on puisse passer du doute à la foi... Je m'explique :
Sincèrement, sachant ce que je sais - vous aussi sûrement - de la misère, de la souffrance, du mal et du malheur, jamais je ne croirais en Dieu, s'il n'était celui qui a gardé les traces de ses plaies de crucifié !
                 
C'est parce que Dieu, par les mains de Jésus, n'a pas touché seulement le charme de la vie, la joie des noces, les belles amitiés... C'est parce que ses mains ont été clouées sur une croix ... C'est parce qu'il est descendu ainsi au fond de notre misère inépuisable... C'est pour cela que je crois en lui... C'est pour cela que j'ose vous proposer de dire, à la suite de Thomas : “Mon Seigneur et mon Dieu !"
.
- “Mon Seigneur et mon Dieu”, c'est celui qui prend parti pour les hommes en détresse, quelles que soient leurs détresses, celles du corps ou celles du cœur

- “Mon Seigneur et mon Dieu”, c'est celui qui nous certifie - par la Résurrection de Jésus - que la souffrance et la mort n'auront pas le dernier mot, que c'est l'amour qui gagne... L'amour conduit toujours à plus de vie.
Et ce ne sont pas seulement, là, des mots…, même s'ils sont des mots d'amour, de compassion. Car, comme l'on dit, les mots s’envolent… Non ! Mais Jésus, par amour pour nous, en a fait l'expérience des souffrances humaines et de la mort elle-même... Ce sont des actes posés par Dieu lui-même en Jésus, mort et toujours vivant.

Oui, c'est à ce Dieu là que je crois. Et on peut y croire passionnément, puisqu'il porte irrémédiablement les cicatrices des plaies de la souffrance humaine qui ne l'a pas épargné.

Voilà le Dieu auquel les chrétiens croient, au-delà de leurs questions, au-delà de leur doute même.

Peut-être, au fond, que la Bible, avec tous les malheurs qu'elle raconte, les trahisons et violences humaines qu'elle ne cache pas, révèle finalement une grande pédagogie de Dieu à l'égard des hommes, une pédagogie qui nous fait monter d'échec en échec, de faute en faute, de question en question afin de pouvoir voir pleinement le Christ en gloire avec ses plaies humaines, et nous faire communier à "Celui qui nous voit sans cesse". Les plaies du Christ sont éternellement la signature de l'Amour miséricordieux de Dieu. Puisse l'Esprit Saint qu'il nous envoie nous faire comprendre que la miséricorde de Dieu s'est manifestée jusque dans les souffrances de l'homme, jusque dans nos souffrances !

Je ne sais si ces quelques mots vous auront mis à l’aise avec ce que l’on nomme le doute. J’espère qu’ils vous auront mis plus à l’aise avec la foi !

samedi 15 avril 2017

Un jardin ! Quel jardin ?

P A Q U E S    17 / A

Je ne sais si vous l'avez remarqué : les trois actes du drame de la Rédemption de l'homme par Dieu, drame que nous venons de revivre tous ces jours-ci ont pour scène un jardin :

1. Le premier acte se passe au leu appelé "Paradis terrestre" - "paradis", mot persan qui veut dire "jardin" -.
Le premier homme et la première femme, sortis, si je puis dire, de l'animalité, sont placés devant l'option que connaîtront tous leurs descendants :
ou accepter la condition humaine avec ses limites et rendre grâce à Dieu du don de l'existence, de la vie, de la relation avec Dieu -
ou refuser sa situation de créature, et, tel un nouveau Prométhée, se révolter et chercher à ravir, par ses propres forces, la condition divine.

Adam et Eve, prototypes de l'humanité pécheresse, choisissent, à l'instigation de la puissance du Mal, de se passer de Dieu ; et aussitôt, ils découvrent une certaine régression vers l'animalité dont ils cherchaient à s'abstraire par leurs propres forces. Aussi sont-ils chassés du Paradis terrestre !

2. Le deuxième acte se passe dans un jardin, aux portes de Jérusalem, près de l'enclos d'un pressoir à huile. C'est le jardin du mont des Oliviers, Gethsémani.

C'est là que Jésus se retire après un dernier repas avec ses apôtres. C'est là "qu'il commence à ressentir tristesse et angoisse" (Mt 26/37), accablé par le sort qui l'attend, saisi de nausée devant le péché du monde : "Père, disait-il, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne !"

Jésus souffre non en héros ou en stoïcien, mais avec tristesse, ressentant en lui le péché qui éloigne l'homme de Dieu, ce péché qui laisse l'homme seul dans sa condition de créature limitée.

3. Le troisième acte se passe aussi dans un jardin : "A l'endroit où il (Jésus) avait été crucifié, il y avait un jardin ; et dans ce jardin un tombeau neuf où personne n'avait encore été enseveli" (Jn 19/41).

C'est dans ce jardin, près de ce tombeau, que Marie de Magdala se tient le matin de Pâques : "Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? - Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis et j'irai le prendre". Jésus lui dit : "Marie !"  Elle le reconnut et lui dit : "Rabbouni", "Maître"  (Jn 2O/11-16).

- Dans le premier jardin, le Paradis perdu, l'homme se cache pour éviter la rencontre avec Dieu.
- Dans le second jardin, celui de l'agonie, Jésus est broyé par le poids du silence de Dieu.
- Dans le troisième jardin, celui de la Résurrection, Marie de Magdala cherche Jésus passionnément ; et elle le trouve.  Jésus l'appelle par son nom et elle le reconnaît : l'amour n'a pas besoin d'autres preuves !

Cette "unité de lieu" du drame de la Rédemption nous rappelle que la terre est le lieu où se joue notre destinée.
Du jardin mythique de l'Eden au jardin historique de Gethsémani, et au jardin mystique du tombeau vide, le mystère pascal résume les phases de l'histoire spirituelle de l'humanité comme l'histoire spirituelle de chaque personne humaine.
              
Chaque homme revit le mystère pascal :
-  il fuit après la faute, comme Adam au paradis terrestre ; mais il ne peut échapper au regard de Dieu! 
- Il est accablé par le péché et par l'absence de Dieu, comme Jésus à Gethsémani ! 
- Il rencontre le Christ ressuscité, s'il reste fidèle à le chercher !

Mais comment le chercher ? Comme Marie de Magdala, nous allons répétant : "Où l'avez-vous mis ?" -  Où est-il désormais, de sorte que nous puissions le trouver ?

Depuis sa Résurrection, la présence du Christ au monde revêt trois modes :
- Le premier est pratiqué par Jésus entre Pâques et l'Ascension : il établit une nouvelle "manière d'être": celle d'un corps glorifié présent à un monde non encore transfiguré.
- Le second mode est institué au soir du Jeudi-Saint, à la dernière Cène : il "réalise" sa présence dans l'Eucharistie célébrée. Et l'absence de cette présence réelle rend longue et vide la journée du Samedi-Saint !
- Le troisième mode est inauguré au matin de la Pentecôte : c'est la présence du Christ en chaque croyant par l'effusion de son Esprit !

+ Le premier mode de présence ne dure que les quarante jours qui s'écoulent entre Pâques et l'Ascension ; il était nécessaire et suffisant pour "signifier" aux Apôtres la Résurrection du Sauveur.   -  
+ Le second mode de présence ne durera pas au-delà de l'histoire terrestre : l'Eucharistie est l'aliment du pèlerin que nous sommes tous, en marche vers le Paradis retrouvé.  -  
+ Le troisième mode est éternel mais il est déjà inauguré ici-bas.

Aussi la présence du Seigneur nous est assurée et nous n'avons point à nous plaindre qu'elle soit si discrète : il ne dépend que de nous qu'elle soit plus efficace. Et ceux qui l'ont éprouvé en sont pour nous les garants, tel, par exemple, St Hilaire qui écrit : "Il est proche de chacun, il se tient à notre porte, le Verbe de Vie, et il frappe : "Si quelqu'un m'ouvre, j'entrerai chez lui". Il veut toujours entrer ; mais il en est empêché par nous. Nous sommes clos par nos péchés. Si nous nous en purifions, aussitôt il entrera, comme le soleil qui ne peut entrer quand les volets sont fermés, mais qui est prêt à entrer tout entier là où ils s'ouvrent" (Commentaire du ps. 118).

Les comparaisons dont usent tous les auteurs chrétiens pour nous décrire la présence du Christ toujours vivant, manifestent que ce que nous prenons pour son absence n'est que le résultat de notre inattention : La présence de Dieu, nous dit St Thomas d'Aquin, est semblable à l'approche d'un ami qu'on ne reconnaît pas dans la nuit.  Plus nous aurons vaincu en nous la pesanteur et, autour de nous, l'opacité, moins le Seigneur nous paraîtra absent ou lointain.  Nous ne percevrons sa présence que si nous sommes véritablement présents à nous-mêmes et aux autres (S.Th. Ia, q.2 ar.1)
              
C'est quand nous lui serons devenus semblables - aussi présents à nous-mêmes et aux autres qu'il l'est lui-même -  que nous serons admis à le voir tel qu'il est ! 
Et alors, nous goûterons la véracité de ces paroles : "Si quelqu'un m'aime, mon Père l'aimera et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure !" (Jn 14/23).  - "Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis (présent) au milieu d'eux" (Mt 18/2O).

En ce jour de Pâques, savons-nous reconnaître cette présence du Christ, lui qui nous a dit : "Je suis avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde"

Avec tous msd vœux de joyeuses et saintes fêtes de Pâques !

Alleluia ! Vie !

Vigile pascale 17 / A


Alléluia ! Alléluia, Christ est ressuscité !

Nous avons beau connaître la fin de l’histoire depuis deux mille ans, il n’empêche : cette nuit, ce jour qui va se lever, cette lumière retrouvée nous émerveillent chaque année…

Ce que nous célébrons cette nuit est le cœur, le centre, le sommet de notre foi chrétienne.

Les textes que nous avons entendus sont entièrement tournés vers la vie :
- vie qui se déploie par le désir créateur de Dieu, dans le livre de la Genèse ;
- vie qui rayonne dans les fruits portés par la Parole de Dieu, selon Isaïe ;
- vie qui culmine dans la joie d’être sauvé, avec le psaume 50 ;
- vie qui jaillit du baptême et qui nous appelle au Salut, dans la lettre de St Paul aux Romains ;
- vie qui, dans l’Evangile, nous appelle au témoignage et à la confiance, depuis la résurrection de Jésus-Christ !

Notre raison d’être sur cette terre est de vivre, de vivre pleinement :
la foi au Christ ressuscité,
l’espérance de l'éternité qui nous réchauffe,
et l’amour que nous essayons de donner et de recevoir,
sont les bagages essentiels qui nous permettent d’être, à la suite du Christ de Pâques, des femmes et des hommes bien vivants !

Si Dieu a ressuscité son Fils d’entre les morts, c’est pour que nous soyons, nous aussi, éternellement vivants de sa vie… !

Les femmes, les apôtres, tous les témoins de la résurrection ont pourtant eu des doutes, des questions, comme nous parfois.
Comme nous, ils ont eu du mal à croire l’incroyable ;
comme nous, ils se sont pourtant encouragés, et ils sont partis annoncer la "Bonne Nouvelle" qui s’est répandue comme une trainée de poudre !

C’est encore cela, notre mission d’aujourd’hui :
annoncer le Dieu d’amour,
vivre le message transmis par Jésus-Christ,
nous laisser transformer en profondeur par l’action de son Esprit..

Alors notre joie sera tellement forte, tellement grande, que nos frères qui nous regarderont seront, eux aussi, comme imprégnés d'un bonheur contagieux, le bonheur d'une vie partagée, la vie du Christ ressuscité.

Cette semaine, soyons vraiment missionnaires : en famille, au travail, avec tous ceux qui nous entourent, osons dire ce qui nous fait vivre : la vie de Dieu lui-même que veut nous donner, que nous donne le Ressuscité de Pâques !

Jésus compte sur nous aujourd’hui, comme jadis il compta sur ses apôtres.

Que nos "Alléluia" soient habités, chantés, priés.
Qu’ils disent au monde entier que le Christ est vivant, et que sa vie est offerte à tous ceux et celles qui désirent l’accueillir !

Réjouissons-nous, jubilons :
nous n’avons pas le droit de nous taire ! Alléluia ! 

Avec tous mes vœux de joyeuses et saintes fêtes de Pâques !

jeudi 13 avril 2017

Dire un véritable "AMEN"

Jeudi Saint  17 - A 

« Le Corps du Christ ! - Amen ! ».
Comme il est bref ce dialogue lors de la communion sacramentelle, si bref que notre attention, - celle de notre cœur, de notre foi -, risque avec le temps de s'émousser. Péguy, autrefois, mettait en garde contre cet effet corrosif de l'habitude : "Il y a quelque chose de pire que d'avoir une âme perverse, c'est d'avoir une âme habituée, car on n'a jamais vu mouiller ce qui était verni, ... ce qui était imperméable ; on n'a jamais vu tremper ce qui était habitué ; les gens habitués ne mouillent pas à la grâce !"..

Aussi, St Paul nous exhorte : "Que chacun s'éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire à cette coupe" (2 Co. 11/28). Oui, il nous faut bien appréhender le sens, la portée de notre "Amen", lors de notre communion.
Et restons toujours étonnés - à la manière de St Augustin -, de l'invitation de Jésus à la table de Dieu ? "Il a mangé avec toi ce qui se trouvait en abondance dans la pauvre maison de ton malheur. Il a bu du vinaigre. Il y fut nourri de fiel. Voilà ce qu'il a trouvé dans ta propre maison. Mais il t'a invité à sa magnifique table où il est lui-même le pain. Descendant chez toi, dans ta pauvre maison, il n'a pas dédaigné de s'asseoir à ta table telle qu'elle était et il t'a promis la sienne".

« Le Corps du Christ ! - Amen ! ».
"Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang". Ces paroles de Jésus, le prêtre les prononce sur le pain et sur le vin. - "Supprime cette parole, commente encore St Augustin, tu n'as que tu pain et du vin. Ajoute cette parole : tu as le Corps et le Sang du Christ. Ton "Amen" veut dire que tu accueilles le mystère avec foi !".

Dire "Amen", c'est reconnaître aujourd'hui la présence de ce Dieu
qui a pris notre route d'homme par son incarnation dans le sein de la Vierge Marie,
qui a révélé par sa vie, ses œuvres, sa parole, le visage du Père,
qui a marché résolument vers sa passion à travers toutes les résistances rencontrées par son amour et en a triomphé par sa mort et sa résurrection.

Dire "Amen", ce n'est pas seulement se souvenir d'un événement, c'est, dans nos vies, accueillir quelqu'un qui, désormais, nous précède sur toutes nos routes pour nous en dévoiler le sens et nous donner accès auprès du Père. - C'est Jésus-Christ lui-même qui prend l'initiative de se rendre réellement présent, par le ministère apostolique, pour actualiser dans nos vies et dans le monde sa Pâque libératrice. "Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne" (2 Cor 11/26).

« Le Corps du Christ ! - Amen ! ».
"Prenez et mangez", dit Jésus-Christ par la médiation du prêtre.
Il se donne en nourriture. Tout au long de sa vie terrestre, il n'a fait que cela. Chacun des mots et des gestes du Christ - l'Evangile en témoigne - étaient pour tous ceux qui le rencontraient, le touchaient, source de lumière, de force, pain vivant. En se présentant sous le signe eucharistique, il universalise ce don de lui-même pour la vie de tous les hommes.
              
Dire "Amen" à ce geste prévenant du Christ, c'est se nourrir de la vie même de Dieu qu'il est venu partager avec l'homme. - Nous disons que la plante se nourrit de la terre, que l'intelligence de l'élève se nourrit de l'enseignement du maître, que la vie des époux est nourrie de leur amour réciproque. - Par le sacrement de l'Eucharistie, le croyant se nourrit de la vie même du Christ.
"Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. Et comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi" (Jn 11/56-57).
              
Dire "Amen" au Corps du Christ, c'est apprendre avec lui à ne plus vivre pour nous, mais à vivre en lui et par lui, en relation filiale avec le Père et en communion fraternelle.
Nous savons par expérience qu'il s'agit d'un long apprentissage de la vie éternelle, et si le Christ a choisi comme signe de son action transformante l'aliment le plus quotidien de nos tables humaines, n'est-ce pas pour que son amour transforme et divinise notre vie de tous les jours ?

« Le Corps du Christ ! Amen ! ».
L'amour transformant que nous recevons du Christ sous le signe du pain et du vin est un amour qui nous rassemble et nous unit.

Dire "Amen", "Oui" au Corps du Christ dans le sacrement de l'Eucharistie, c'est aussi dire "Amen", "Oui" à son Corps qu'est l'Eglise. Le sacrement de l'Eucharistie et le sacrement de l'Eglise sont indissociables, car c'est « pour réunir dans l'unité les enfants de Dieu qui sont dispersés" (Jn 11/52) que Jésus-Christ a offert sa vie.
Communier, c'est accepter de faire Eglise, de vivre ensemble comme les membres d'un seul et même corps, mais c'est aussi et surtout en recevoir la grâce.

"C'est votre mystère à vous qui est posé sur la table du Seigneur, écrit encore St Augustin, c'est votre mystère que vous recevez. C'est à l'affirmation de ce que vous êtes que vous répondez "Amen", et votre réponse est comme votre signature. Sois membre du Corps du Christ pour que soit vrai ton "Amen"..

Oui, communier, c'est accepter d'être membre du Corps du Christ et recevoir la grâce d'en être un membre conscient, actif, responsable.
              
Dire "Amen", "Oui" au Christ sans dire "Amen", "Oui" à l'Eglise, à ce dessein d'amour qu'elle a mission d'annoncer et de rendre visible dans l'histoire, c'est aller à l'encontre de la vérité de l'Eucharistie.

Communier, c'est accueillir les frères que Dieu me donne à aimer comme il les aime. Or Dieu n'aime pas d'une manière sélective. Refuser d'aller à l'Eucharistie pour ne pas rencontrer des hommes que j'exclus de mes relations, c'est fermer mon cœur à cet amour nouveau dont le Christ veut me rendre capable par son Esprit : "je vous donne un commandement nouveau… Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13/34).

Dire "Amen", "Oui" au Christ sans porter le souci des membres souffrants de son Corps, c'est oublier que l'Eucharistie est indissociable du sacrement du pauvre : "Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, assoiffé et de te donner à boire ? Quand nous est-il arrivé de te voir étranger et de te recueillir, nu et de te vêtir ? Quand nous est-t-il arrivé de te voir malade ou en prison, et de venir à toi ?… En vérité, je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous l'avez fait" (Mt  25/37-40).

Puisse la célébration du Jeudi-Saint réveiller dans  nos cœurs de croyants l'émerveillement de la foi devant cette trouvaille de l'amour divin, ce grand signe de l'alliance qu'est l'Eucharistie.

dimanche 9 avril 2017

Celui qui a "les issues de la mort" !

Rameaux 17 - A 

Dieu s’est fait homme ! Ce grand mystère, nous l'avons célébré, il y a quelques mois. Et la conséquence de l’Incarnation est que Jésus est mort ; il est mort comme tout homme, comme je mourrai moi-même !

Mais la mort de Jésus, elle fut violente ; c'était la conséquence d'un drame que l'on peut plus ou moins expliquer humainement :
- Jésus était juif. Il appartenait à un peuple soumis à la superpuissance de l'époque : Rome. Et c'est un représentant de cette puissance romaine, Pilate, qui a ordonné la mise à mort de Jésus, le croyant pourtant innocent : "Pilate prit de l'eau, se lava les mains en disant : "Je suis innocent de ce sang... Et il livra Jésus pour qu'il soit crucifié" (Mth 27.24 sv). L'exemple parfait de la mort d'un innocent !

- Jésus était juif ! Face à Rome, les juifs jouissaient cependant d'une certaine autonomie, de certains pouvoirs :
+ Il y avait le pouvoir des grands prêtres à qui Jésus avait reproché récemment de changer la religion en un commerce. "Ils étaient, avait-il dit également, "des aveugles qui conduisent des aveugles". Et il affirmait pouvoir détruire le temple pour le rebâtir en trois jours ! Raison suffisante pour le faire mourir !
 + Il y avait le pouvoir des "Anciens", des grands propriétaires terriens de Palestine ; A leur sujet, Jésus avait dit : "Il est plus facile à un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu !". Affirmation d'un révolutionnaire qui mérite la mort !
+ Il y avait le groupe des Pharisiens, des scribes, etc... Or, Jésus les traitait souvent d'hypocrites ! Il méritait bien, finalement, la mort !

Bref, Jésus "avait enseigné les chemins de Dieu eu toute vérité" (Mth 22.15), rapportera St Matthieu. Oui, "Il était la vérité" insistera St Jean (14.6). Mais "qu'est-ce que la vérité ?" demandera Pilate... Car la vérité est parfois si fulgurante qu'elle aveugle ceux qui la refusent. Et ce sont des aveugles qui ont condamné Jésus. Aussi nous pouvons nous demander nous-mêmes avec les pharisiens : "Est-ce que nous serions des aveugles nous aussi ?" (Jn 9.40)

Car aujourd'hui encore des "innocents" - comme Jésus - sont éliminés parce qu'ils proclament la vérité et par leur vie et par leurs paroles. Ils dérangent. Alors, il faut les mettre à mort. Oui, avec Jésus, ce sont des vies "innocentes", victimes des grandes puissances, des grands pouvoirs du monde ! Le mystère pascal du Christ est toujours d'actualité. Et toute eucharistie le rappelle. "Vous ferez cela en mémoire de moi !".

On peut dire tout cela... Et c'est déjà beaucoup !

Mais je me permets - pour terminer - de reprendre ma première réflexion : Jésus, parce qu'il était vrai homme, est mort comme tout homme. La mort n'apparaît-elle pas - et pour certains en particulier - comme l'injustice par excellence ?

Ce n'est pas mon propos de philosopher sur cette question, du "pourquoi" de la mort ! Mais plutôt de proclamer déjà la réponse à cette question qui semble souligner l'"injustice" par excellence de notre condition humaine : Le Christ est mort, certes ! Mais il est ressuscité. Telle est notre foi ! Notre certitude.

Toutes les pages de la Bible proclament que Dieu, le Vivant, est plus fort que la mort, que toute mort. Et le Christ n'a fait qu'illustrer - je dirais physiquement - cette vérité biblique
"Ce Dieu, dit le psaume 68ème, est pour nous le Dieu des victoires.
Et les portes de la mort sont à Dieu le Seigneur"
Oui, le Christ, par puissance divine, possède pour nous les issues de la mort !
Oui, le Christ par sa mort et sa résurrection, "nous mène 'al mouth', selon une expression du psaume 48ème, c'est-à-dire "par-delà", par-delà toute épreuve, par-delà l'épreuve suprême de la mort elle-même !

Quand St Paul comparaît devant les instances juives, il déclare : "c'est pour la résurrection des morts que je suis ici" !
Et quelques jours plus tard, à Césarée, au roi Agrippa que le gouverneur Festus avait invité, il demandera en quelque sorte : pourquoi juge-t-on incroyable parmi vous que Dieu ressuscite les morts ? Toute la Bible le révèle. Et d'ailleurs la prière que faisait tout bon juif, que faisait St Paul, que faisait Jésus lui-même comportait cette formule : "Béni soit le Seigneur, Roi du monde, qui ressuscite les morts !" (3ème bénédiction de la Amida) - Aussi, l'apôtre avait déjà écrit : Si le Christ n'est pas ressuscité "nous sommes les plus malheureux des hommes" (I Co. 15.19). - Mais "non, le Christ est ressuscité des morts !" (Id 20)

C'est ce que nous célébrerons dans quelques jours. Et avec le refrain du jour des rameaux - "Hosanna ! Béni soit celui qui vient" -, nous pourrons proclamer avec force, et par toute notre vie et par nos voix, ce verset du psaume 118ème : "Non, je ne mourrai pas, je vivrai, et je chanterai les œuvres du Seigneur !"