Vendredi 32 T.O. 2017 imp.
L'instant présent, germe d'éternité !
Depuis plusieurs
chapitres, le livre de la Sagesse nous présente les "faiseurs"
d'idoles, des idoles à vénérer, adorer ! Des idoles que peuvent être le soleil,
la lune, les étoiles… et que sais-je encore. Ces fabricants d'idoles ne
peuvent être que "des insensés par
nature", dit la sagesse. C'est avoir peu d'intelligence que de prendre
le visible pour l'invisible, une créature pour le Créateur !
St Augustin dira en son temps qui ne manquait pas d'idoles : "Le Christ est le vrai Soleil qui ne se
couche plus. Il ne s'agit nullement de célébrer le soleil, mais le Créateur du
soleil !".
Et aujourd'hui, le
dieu-soleil, n'est-il pas la recherche du pouvoir. ? La lune - argentée ou pas -
n'est-elle pas l'avidité de l'argent, des richesses ? Et les étoiles - qui
illuminent bien des spectacles de notre monde - ne sont-elles pas la ronde
infernale des plaisirs d'ici-bas ?
Oh ! La nature n'est pas à détester. Dieu nous a donné les biens terrestres pour notre profit. Mais le créé ne doit pas cacher le Créateur ! "Depuis la création du monde, écrivait St Paul, les réalités invisibles de Dieu - sa puissance et sa divinité - se découvrent à l'intelligence par ses œuvres".
Toute la création
forme le premier langage de Dieu adressé à l'homme. Nous pouvons jouir des
choses créées ; mais en les utilisant, l'homme doit d'abord discerner la bonté,
la grandeur de notre Dieu. "Les
cieux racontent la gloire de Dieu", dit le psaume 18ème.
Oui, toute la
création est un langage de Dieu, le premier !
Le second langage de
Dieu est encore plus merveilleux. Car Dieu - si indicible, dit encore St Paul,
a voulu s'associer à l'intelligence de l'homme afin qu'il puisse découvrir en la nature bien des merveilles
pour son profit, pour délivrer l'homme de bien des servitudes, pour le faire
passer - comme pour le peuple hébreu - de la servitude au service et de Dieu et
des hommes.
Dieu veut nous faire
participer à son pouvoir créateur en utilisant les biens de la création pour le
bien-être de l'homme et non pour son asservissement, pour promouvoir en quelque
sorte la création et non l'anéantir, la détruire… Le Pape François a
merveilleusement exprimé cette capacité de l'homme associé à la toute puissance
divine. Et c'est en ce sens que la Bible parle des "merveilles" que Dieu
accomplit avec l'homme. "Mon Père
est toujours à l'œuvre ; et moi aussi, je suis à l'œuvre", a dit
Jésus.
il y a un troisième
langage de Dieu que nous fêterons prochainement : "Et le verbe s'est fait chair" ! Il nous faut donc
écouter cette Parole divine.
"Au commencement était le Verbe, dit Saint-Jean, et le Verbe était tourné vers Dieu", ou - plus exactement - "en élan vers Dieu" ("pros theon", dit le grec). Mais, le Verbe a comme détourné cet élan vers Dieu pour se tourner vers les hommes et les enseigner sur leur destinée et sur la destinée de toute la création. Aussi, le Christ - Verbe de Dieu -, une fois ressuscité, dira : "Je monte vers mon Dieu et votre Dieu". (C'est le même terme :"pros theon"). Le Christ veut nous remettre "en élan" vers Dieu, avec toute la création si nous ne la gaspillons pas !
Ne gaspillons donc rien en notre aujourd'hui ! Car aujourd'hui,
c'est déjà le "jour du Seigneur" dont parle l'évangile. Le jour du Seigneur nous est
présenté comme un jour soudain qui ne laissera à personne le temps ni de se
préparer ni de prendre distance.
Autrement dit, la "visite" du Seigneur arrivera dans l'instant présent. Dieu n'est plus dans le passé, il n'est pas encore dans l'avenir.
Notre instant présent est comme le sacrement de la présence divine.
L'instant présent est le seul germe d'éternité.
L'instant présent contient une possibilité d'entrer déjà en l'éternité divine.
L'éternité, notre éternité ne sera que la consécration de notre instant présent en lequel Dieu veut toujours se manifester, manifester ses merveilles.
Il ne sera nullement question de se raccrocher aux biens terrestres "à ce qui se trouvera dans les maisons ou dans les champs" - aux biens du passé comme à ceux que l'on espère -. On ne pourra se présenter à Dieu qu'avec des mains vides ou plutôt avides de lui seul, le Créateur de toutes choses. selon qu'il est déjà en germe en notre existence... !
En effet, devant le Seigneur, on ne peut se tenir que les mains vides, sans artifice. En l'instant présent, seule compte la vérité du cœur. Dieu passe en chaque instant de notre existence ; et notre capacité à le chercher, à le trouver, à l’accueillir, est un premier pas vers la rencontre finale.
Le livre de la Sagesse parle de ce travail du cœur, de cette vigilance de
chaque instant qui doit impliquer toute notre personne et ne nous laisser
aucun instant de repos. Ainsi, notre capacité à accueillir le jour du Seigneur,
à le suivre de manière définitive dépend de l’exercice permanent à discerner la
présence du Seigneur en chaque instant de notre vie.
Ne soyons donc nullement comme paralysés par la peur.
Essayons de saisir chaque instant pour dire
« oui » à Dieu et à nos frères tout à la fois.
Et soyons en paix !
Et soyons en paix !
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