dimanche 31 décembre 2017

Vœux ! Sainte et heureuse année !

A tous et à ceux que je n'ai pu joindre encore, je dis et redis à tous 
mes vœux de nouvelle année,
comme je les avais déjà formulés à Noël :


Tu ne peux pas retenir le temps. 
Il passe... Il coule comme l'eau de la fontaine.

Tu ne peux rattraper le passé.
Il n'est plus, comme le couchant d'hier.

Tu ne peux jouir du futur.
Il n'est pas encore comme le levant de demain.

Mais tu peux toujours cueillir le moment présent !

Comme un grand arbre,
il plonge ses racines 
en ton passé plein de sagesse accumulée.
Et il lance ses branches 
vers ton futur plein de promesse et d'espérance,

Prends bien le temps présent,
Laisse-lui le temps de faire son temps.
Ne gaspille pas ton temps présent.
Même plein de nuages, c'est un cadeau de Dieu.


Alors tu découvriras et tu chanteras :
C'est beau et bon le temps !
C'est plein de Dieu dedans !

Dieu désire naître en ton temps présent !
 (d'après un poème ancien)

Dieu désire naître en ton temps présent !

C'est Jésus lui-même  qui te le dit :
"Si quelqu'un m'aime, il observera ma parole,
et mon Père l'aimera ; nous viendrons à lui
et, chez lui, nous établirons notre demeure !"
(Jn 14.23).
 Son étoile éclairera ta marche tout au long de 2018 !

mardi 26 décembre 2017

Le Noël de Jacob !

Avent 2017  -  Vers Noël ! (5)

1. Un mot qui recouvre une réalité!
2. Origine de la fête :
3. Quand et comment fêter la naissance du Christ ?
4) Naissance de Dieu en tout moment, en chaque instant !
5. Naissance de Dieu en tout moment, en chaque instant !
Comme en Jacob..., par exemple.

Ce "quelqu'un" qui ne dit pas son nom, comme au buisson ardent...,
"lutta" avec Jacob toute une nuit jusqu'au lever de l'aurore.
Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, ce "quelqu'un" le frappa à l'emboîture de la hanche ; et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui  [1]-  
"Lâche-moi, lui dit-on,  car l'aurore est levée" ;
mais Jacob répondit : "Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni".
Il lui demanda : "Quel est ton nom?" -
"Jacob", répondit-il [2]
Il reprit : "On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes et tu l'as emporté".

On t’appellera Yisrā -El". Et, d'après les savants, quand on décompose le mot "Israël" étymologiquement, c'est : "tu as été fort contre Dieu...". Et ce nom est gros de signification...   -
Jacob fit cette demande : "Révèle-moi ton nom, je te prie",
mais il répondit : "Et pourquoi me demandes-tu mon nom ?" Et, là même, il le bénit.

Jacob donna à cet endroit le nom de "Penuel", - "Peni", c’est la face ; et "El" c'est Dieu. C’est comme s'il avait vu la "face de Dieu" !

On retrouve, là,  comme très souvent dans la Bible, ce thème fondamental : Voir celui qui nous voit, "Penuel" ! "Car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face". C'est déjà la Nativité : la naissance de Dieu qui se laisse voir ! En toute circonstance même difficile : comme pour Jacob, dans une lutte ; comme à Bethléem, dans la pauvreté !

Déjà auparavant, Jacob avait fait une semblable expérience...,
Gen. 28.11 : "Il arriva d'aventure". Littéralement : "il se tapa contre" -  "il se tapa contre le lieu".
Et, curieusement, le mot "lieu" -  "Maqom" - est répété six fois. Et on dit que c’est pour que, la septième fois, il comprenne : "Dieu est dans le Lieu et je ne le savais pas" - Beth-El  : "la maison de Dieu". - Et, depuis lors, le mot "Maqom" est devenu un nom divin !

"il y passa la nuit, car le soleil s'était couché. Il eut un songe : Voici qu'une échelle était dressée sur la terre et que son sommet atteignait le ciel"...
Et il voit une échelle qui se dresse. L’échelle était bien plantée en terre : c’est pour cela qu’elle peut monter très haut ; et son sommet atteignait le ciel, et des anges de Dieu y montaient et descendaient ! [3]
"Et Dieu se tenait devant lui et dit : "Je suis le Seigneur, le Dieu d'Abraham et d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne à toi et à ta descendance qui deviendra nombreuse comme la poussière du sol...  Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et te ramènerai en ce pays . je ne t'abandonnerai pas tant que je n'aie accompli ce que je t'ai promis".

Jacob s'éveilla de son sommeil et dit :
"En vérité, Dieu est dans le lieu et je ne le savais pas !"
Dieu est dans le Lieu ! C'est cela encore l'Incarnation ! Et on s’aperçoit que Dieu est partout. On est appelé, dans le pointillé de l’existence, à voir l’échelle de Jacob partout plantée. Dieu est en tout lieu et en tout moment ! C'est l'invitation que fera Jésus à Nathanaël :
"Tu verras l’échelle partout plantée et le Fils de l’homme au sommet !"..

Jacob eut peur et dit:
"Que ce lieu est redoutable! Ce n'est rien de moins qu'une maison de Dieu et la porte du ciel !"
Alors Jacob - il a encore quelques souvenirs de son catéchisme d’enfance - exprime cette expérience comme il peut, avec les moyens du bord … il prit la pierre qui lui avait servi de chevet, il la dressa comme une stèle et répandit de l'huile à son sommet. Et à ce lieu, il donna le nom de "Béthel" - "Maison de Dieu" !

Alors, il fait un petit contrat avec Dieu : Si Dieu est avec moi, s'il me donne pain, habits, si je reviens sain et sauf chez mon père, alors Dieu sera mon Dieu...   -   Et de tout ce que tu me donneras, je te payerai fidèlement la dîme.
Autrement dit : Tu me donnes tout… je te donne un petit dixième… "Ça va… Ca va…" ! Ça commence comme cela..., la conversion !
Si l’enfant prodigue avait attendu d’avoir la contrition parfaite, il ne se serait jamais mis en route pour retourner vers son père. Il faut que la contrition imparfaite soit authentique ! Il ne faut pas attendre d’être parfait pour se mettre en route, sinon on ne fait jamais rien.

On dit ensuite que "Jacob porta ses pieds...". En général, ce sont les pieds qui nous portent. Mais cette expérience a été tellement bouleversante qu’il porte ses pieds.

C'est tout cela la "Nativité du Christ" :
- Dieu et dans le lieu - HaMakom", dans le lieu que j'occupe actuellement, avec ses heurs et malheurs
- en cet instant présent. Chaque instant est la Nativité du Christ
- En tout lieu, en tout moment, c'est la "Nativité du Seigneur" !.

Dieu-Père, le Fils qui s'est incarné, l'Esprit qu'il nous envoie : ils sont présents en tout lieu et en tout moment, même dans les moments pénibles. Et c'est là que notre foi peut être mise à l'épreuve.
(A suivre)

Benoït XVI enseignait 25 mai 201

Toute notre vie est comme cette longue nuit de lutte et de prière, qu’il faut passer dans le désir et dans la demande d’une bénédiction de Dieu.
Une bénédiction qui ne peut pas être gagnée en comptant sur nos forces, mais qui doit être reçue avec humilité, comme un don gratuit qui permet de reconnaître le visage du Seigneur.   -
 Et quand cela se produit, toute notre réalité change, nous recevons un nouveau nom et la bénédiction de Dieu.
Mais encore davantage : Jacob, qui reçoit un nom nouveau, - Israël -donne également un nom nouveau au lieu où il a lutté avec Dieu, où il l’a prié. Il le renomme "Penuel", - "Visage de Dieu" -. Avec ce nom, il reconnaît ce lieu comblé de la présence du Seigneur, il rend cette terre sacrée en y imprimant la mémoire de cette mystérieuse rencontre avec Dieu.

Celui qui se laisse bénir par Dieu, qui s’abandonne à Lui, qui se laisse transformer par Lui, rend le monde béni.

Que le Seigneur nous aide à demander sa bénédiction, pour qu’il nous renouvelle dans l’attente de voir son Visage.   


[1] C'est ainsi que Jacob devint le patron de ceux qui souffrent de sciatique !!!
[2] C’est un nom qui connote beaououp de choses péjoratives   - Jacob = le "Tordu" !
[3] Je n'ai pas encore compris pourquoi les anges montaient avant de descendre ! Mais peu importe !

Comme l'âne...

Noël 2017

Aux enfants :
Vous les enfants, les plus jeunes, au nom de tous, vous avez porté Jésus à la crèche ! Et Jésus, vous savez qui il est : c'est Dieu lui-même qui s'est fait homme pour parler aux hommes ! Jésus : Dieu et homme tout à la fois !
Alors je vais vous raconter une histoire ! Une histoire - un conte -, ce n'est pas toujours vrai, même si cette histoire comporte des réalités. Mais, elle veut surtout transmettre un grand message à retenir, à méditer !

Cela se passe en la cathédrale d'Autun (près de Dijon)… En cette cathédrale, il y a beaucoup de colonnes et donc de chapiteaux avec des sculptures. En ces sculptures, il y a des personnages (hommes, femmes), des scènes de l'Evangile.  - Mais il y a aussi beaucoup d'animaux qui sont représentés. Il y en a même que je ne connais pas (hyppogriffe, tricéphale). Peu importe ! Il y en a 76 !

Alors, au matin de Noël, ils descendent tous de leurs piliers. Il y a surtout l'âne, un animal très intelligent. Ceux qui pensent qu'il est bête, ce sont eux des ânes ! On lui faisait toujours confiance. On ne l'attachait jamais. Car s'il partait, faisait une fugue, on savait bien qu'il reviendrait fidèlement.
Aussi, on (Isaïe) a écrit : "L'âne connaît la mangeoire de son maître ; et le bœuf connaît son propriétaire". C'est pourquoi ces deux animaux sont représentés dans les crèches. Parce que, eux, toujours fidèles, savent reconnaître Jésus qui s'est manifesté à nous en naissant parmi nous.
Et on a écrit encore au nom de Dieu : "Mon peuple, lui, ne me connaît pas, ne me comprend pas !". Autrement dit, les grandes personnes ne me reconnaissent pas ! Mais les animaux, comme l'âne et le bœuf, savent me reconnaître.

Il y a donc surtout l'âne. Il savait, lui, qui était Jésus si bien que lorsque Marie et Joseph ont voulu fuir la colère d'un cruel roi (Hérode) qui voulait tuer Jésus, il les a aidés : il a porté sur lui Marie avec l'enfant Jésus ; et avec Joseph, ils sont partis loin du roi Hérode, en Egypte, le pays voisin. Mais très vite, ils sont revenus, car le méchant Roi est mort rapidement.

Alors, après la messe de minuit, l'âne a convoqué tous les animaux à la crèche. Ils sont tous venus. Et l'âne leur a fait un beau discours : "Mes frères, a-t-il dit, les hommes vont bientôt revenir, vous allez remonter sur vos piliers, car les hommes, qui ne comprennent rien, ne comprendraient pas de vous voir ici, à la crèche. Ils se croient tellement importants, et pourtant, ils ne sont pas capables de s'entendre ! Que chacun d'entre vous, par sa tenue, soit une prédication pour ces pauvres hommes

Voici ce que j'essaie de leur dire lorsqu'ils me  regardent :
Messieurs, je suis le seul être au monde qui soit heureux de son sort et qui ne cherche pas une autre place ; je voudrais que ce soit  tout  le  temps  la  "Fuite  en  Egypte", au moment où j'ai eu la chance - la grâce, la joie - de porter Jésus qui est Dieu et homme comme nous!
Je vous en  prie, Messieurs, de temps en  temps, faites comme  moi, vous  serez  heureux. De temps en temps, allez sur la route d'Egypte, c'est-à-dire mettez-vous du côté de celui qui est mis à la porte ; de temps en temps, faites l'âne et portez  Dieu. Ainsi  soit-il».

Et tous les animaux bon répondirent : "Deo Gratias". Merci !
Et tous, très joyeux, se firent un grand salut et remontèrent, chacun sur son  pilier, l'âne le dernier, avec le sourire.

Aux Adultes
Porter Jésus ! Porter Dieu !
Un évêque de notre temps a écrit ses réflexions, ses certitudes en même temps que ses interrogations. Il a intitulé son livre : "J'avance comme un âne".
Un âne qui parle ! C'est une vieille habitude dans la Bible ! Pensez à l'ânesse de Balaam qui fit comprendre à un prophète têtu ce que Dieu attendait de lui. Il y a aussi l'âne de la Crèche, l'âne de la fuite en Egypte, l'âne de l'entrée à Jérusalem au milieu de la foule qui chantait : "Hosanna" ! Un vrai triomphe pour un âne ! Peut-être était-ce le même âne, resté fidèle ?

Ce soir, en cette fête de la Nativité de Jésus, par manière de souhaits, de vœux, je vous transmets la belle "prière de l'âne". Une prière d'âne : "Essayez de faire comme moi ; essayez de porter Jésus, Dieu !".

Mais, au fait, quelle est notre prière, quand nous, nous voyons les enfants naître et mourir dans des conditions difficiles ?  Souvent, nous ne pouvons rien faire. Comme l'âne, écouter seulement, regarder ! 

Prière silencieuse, simple présence réciproque, interrogation et espérance.  Humble prière!…  L'âne ne sait pas bien prier, lui non plus !  Il est fait pour le mouvement, comme beaucoup d'entre nous. Alors,  il explique : "Faites comme moi. De temps en temps, allez sur la route d'Egypte. Mettez-vous du côté de celui qui est mis à la porte !" -

Oui, parfois, il faut faire l'âne et porter Dieu !  Partager les fardeaux, et, pour cela, prendre la route, prendre des risques pour son frère, l'enfant, la femme, le handicapé, tous ceux qui à une heure de la vie nous demandent d'être portés, et qui nous porteront peut-être un jour.

Après tout, puissions-nous, parfois, "avancer comme un âne",  l'âne de Balaam, l'âne de Bethléem, l'âne de la fuite en Egypte, …  Car je sais où il va, cet animal que l'on dit têtu ! 
Il nous donne rendez-vous à Jérusalem, pour Pâques ! Il nous donne rendez-vous près de Dieu qui est venu nous transmettre son amour. Et surtout lorsqu'il est mort sur la croix, il a voulu nous dire que lui seul, lui, Dieu, a "les issues de la mort" ! De toute mort ! Car Dieu qui est vie veut toujours donner la vie !

Joyeux fête de la Nativité de Jésus à tous !

dimanche 24 décembre 2017

Naissance de Dieu en chaque instant

Avent 2017  -  Vers Noël ! (4)

1. Un mot qui recouvre une réalité!
2. Origine de la fête :
3. Quand et comment fêter la naissance du Christ ?
4) Naissance de Dieu en tout moment, en chaque instant !

"Je suis", dit Dieu... en tout lieu..., en tout temps !
Par cette affirmation, Dieu signifie qu'il est connu, reconnu non point par un Nom (si divin soit-il), mais par sa présence en tous les moments et lieux de notre existence.

Rappelons-nous Moïse au "buisson ardent" : Dieu lui donne mission de délivrer son peuple soumis à l'esclavage en Egypte. Moïse s'enquiert : "Et si Pharaon me demande quel est ton nom ?
Et la voix divine lui répond :  "ehyeh asher ehyeh - Je suis qui je suis"
"Ehyeh". C'est presque imprononçable. Les lettres hébraïques employées sont pratiquement des muettes (comme en français le "h" et le "y"). On s'accorde à dire que ces lettre utilisées forment la racine du verbe "être". C'est le verbe être au "mode inaccompli" comme l'on dit : Je suis Celui qui (Ce que)  suis !

C'est un peu, semble-t-il, une fin de non-recevoir.  Car le nom de Dieu ne peut être prononcé.
En effet, prononcer le nom de quelqu'un, c'est, en quelque sorte, avoir prise sur lui. Rappelez-vous le récit de la création dans la Genèse. Dieu constate que Adam est seul, trop seul ! (Il n'est pas bon que l'homme soit seul). Alors Dieu crée tous les animaux de la terre, Il les fait défiler devant Adam ; et Adam leur donne des noms. C'est comme cela qu’il affirme son pouvoir de "roi" sur la création.
À la fin cependant, il est toujours tout seul, encore seul [1], Et vous souvenez comment Dieu s'y prend (2ème récit de la création) : la petite opération chirurgicale à la suite de laquelle surgit Éve. Et là, Adam ne donne pas un nom. Il dit simplement : Elle sera appelée "isha", parce qu'elle est chair de ma chair, os de mes os…  Homme, c'est "Ish" ; femme sera donc "isha". "Ish" ne donne pas de nom à "Isha", car, en principe, il n'a pas de pouvoir sur elle. (Remarque : c'est important pour la relation homme-femme).

A fortiori, on ne donne pas de nom à Dieu ! Et Dieu, lui, ne donne pas son nom. André Chouraqui [2] a recensé dans toutes les cultures, dans toutes les langues, comment on traduisait "Dieu" ; et partout on se fait des dieux à notre image. Mais, dans la Bible, c'est Dieu qui nous a fait à son image et il ne dit pas son nom. Il dit simplement : "Je suis ce que Je suis".- "Je suis" m'a envoyé, devra dire Moïse.
On pourrait traduire sans forcer les mots qui forment la racine du verbe être: "Je suis qui je suis" - ou encore : "Je serai qui je serai" - ou même encore "J'ai été qui j'ai été".

Autrement dit : "Tu verras bien qui je suis". Pour le moment, marche ! Et au fur et à mesure que tu mettras un pied l'un devant l'autre dans l'existence, tu découvriras ce que "Je suis", c'est-à-dire que je suis avec toi, que je veux m'incarner avec toi, en toi pour que tu sois véritablement un jour "à mon image et ressemblance". Alors, à ce moment-là, tu verras bien qui je suis.

Et Dieu ne cessera de dire à son peuple : j'ai été qui j'ai été déjà en vous délivrant de la main de Pharaon, en vous secourant mille et mille fois. Et bien, parce que "j'ai été qui j'ai été", maintenant, croyez que "je suis qui je suis". Avec vous ! Et parce que "j'ai été qui j'ai été" et que "je suis qui je suis", et bien "je serai qui je serai",  !

Et c'est ainsi que l'on peut faire une "liturgie" du moment présent en lequel Dieu veut se manifester à nous comme il s'est manifesté au jour de sa Nativité à Bethléem. Chaque moment doit être "Nativité de Dieu".

C'est déjà ce que voulait dire Jésus chaque fois que, quelques jours avant l'accomplissement de son mystère pascal, il disait : "je suis", "ego eimi" [ἐγὼ εἰµί]. Il faisait là allusion à "ehyeh asher ehyeh" de l’Exode : "Je suis le pain, Je suis l’eau vive, Je suis la voie, la vérité, la vie, Je suis…".  
Certes, Dieu ne dit pas son Nom comme si on voulait prendre possession sur Lui, s’il disait son nom. Mais il dit simplement : "Je suis" - "Je suis" m'a envoyé vers vous ; "ehyeh" m'a envoyé. "C'est mon nom pour toujours, c'est ainsi que l'on m'invoquera de génération en génération".  Le nom de Dieu, on le découvre tout au long de l'existence et les Hébreux ne prononcent pas le nom de Dieu.
(A suivre)

"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde" (Mt 28, 20).

 Jésus est ressuscité. Le voilà à nouveau entouré des Onze qui se prosternent devant lui...
Et Jésus confie à ses apôtres la mission d’annoncer le salut, en son nom, à tous les peuples. Cependant, cette immense entreprise est plus qu'humaine! Alors Jésus :
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde".

 Et Jésus continuera à être proche de ses disciples et à les soutenir. Il sera présent au milieu d’eux toujours et partout.
C’est cette présence qui constitue l’Église dans son essence la plus profonde.
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde".

Jésus est appelé l’Emmanuel, ce qui signifie : "Dieu-avec-nous". C’est nous qu’il continue à servir, surtout si nous sommes pauvres, seuls, dans l’épreuve. C’est nous qu’il aide lorsque nous tombons et qui nous encourage dans les difficultés.
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde".

Nous aussi, nous serons remplis de joie, si nous croyons vraiment à la promesse de Jésus :
"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde".

St Jean avait bien compris, lui qui écrivait : "Je suis l'Alpha et l'Oméga", dit le Seigneur Dieu, "Il est, Il était et Il vient", le Maître-de-tout. (Apoc 1.8)



[1] Le pouvoir isolerait-il ?
[2] Juif né en Algérie, qui a été longtemps maire-adjoint de Jérusalem. Et qui a traduit - en mot-à-mot -, toute la Bible

Temple ou/et cœur ?

4ème  Avent B 17-18  - 

On a toujours un peu le goût du spectaculaire ! Et ce n’est pas nouveau !

La 1ère lecture nous parle d’un roi - David - qui habitait un palais de cèdre à Jérusalem. Or, l'Arche d'alliance, symbole de la présence de Dieu au milieu de son peuple, reposait encore, elle, sous une simple tente, comme au temps où les Hébreux étaient nomades dans le désert. David pense que ce n'est pas bien. Il décide la construction d'un Temple en l'honneur de Dieu. Pour Dieu, n'est-ce pas, rien n'est trop beau ! Il faut quelque chose de grandiose, de magnifique, et - pourquoi pas le dire - du spectaculaire !

En France, au Moyen Âge, on a construit de splendides cathédrales : rien n'était trop beau, trop riche pour Dieu !
A Rome, à la Renaissance, on a construit la basilique St Pierre et tout son environnement ; rien n'était trop beau pour Dieu !
Il fut un temps dans l'histoire de l'Eglise où les messes étaient devenues de splendides spectacles : rien n'était trop beau pour Dieu!
Mais Dieu, lui, qu'en pense-t-il ?

D'après le Livre de Samuel, le roi David s'ouvre de son projet à un homme inspiré de Dieu, le prophète Nathan. Celui-ci lui répond d'abord : “Tu as raison ton projet est très bon !”
Mais la nuit suivante, Nathan réfléchit à la lumière de Dieu. Et il conclut : ce qui fait avant tout la gloire de Dieu, ce ne sont ni de beaux temples, ni de belles cathédrales, ni de riches œuvres d'art... - toutes choses spectaculaires qui viennent d'un bon sentiment, qui ne sont pas mauvaises, mais qui ne sont pas l'essentiel aux yeux de Dieu -.
Ce que Dieu veut d'abord, c'est que son règne grandisse à l'intérieur des cœurs et des esprits, c'est que l'on bâtisse peu à peu un monde de justice et de fraternité, un monde qui soit le signe du Royaume de Dieu qui grandit.
Les plus beaux temples que Dieu veut habiter et qu'il faut lui préparer, ce sont nos cœurs, des cœurs aimants, disponibles à sa volonté, et ouverts aux autres. St Paul dira aux premiers chrétiens : Mais “le Temple de Dieu, c'est vous-mêmes !” (I Co. 3.17).

Mais cela, ce n'est guère spectaculaire. Et pourtant : “Il en est du Royaume de Dieu comme d'un cultivateur qui a jeté la semence en terre ; qu'il dorme ou qu'il soit debout, la nuit ou le jour, la semence germe et grandit, il ne sait comment ... ”. (Mc 4.26-27)

Dès ce soir, c'est la fête de la "Nativité du Christ" !.
Il y aura un peu partout de belles eucharisties joyeuses, ferventes ; et c’est bien !
Il y aura des fraternelles festivités familiales... ; et c’est bien !  
Mais redisons-le : l'essentiel, c'est que nous ouvrions nos cœurs à l'amour, à l'amour de Jésus-Christ et à l'amour de nos frères, et que le règne du Christ grandisse en nous et autour de nous. Oui, c'est en nous-mêmes que le Christ veut renaître et établir sa demeure.

Pensons à ce récit de l'ANNONCE A MARIE (Evangile). Que s'est-il passé exactement ce jour-là ?
Rien de spectaculaire ! Tout est resté dans le secret de Marie ; elle était dans de telles dispositions d'amour et d'accueil à tout ce que Dieu désirait qu'elle est devenue elle-même le Temple de Dieu pour donner à l'humanité son Sauveur : “L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la Puissance de Dieu te prendra sous son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui va naître de toi sera saint, il sera Fils de Dieu !”

Et, le jour de la NAISSANCE DE JESUS, rien de spectaculaire non plus : naissance d'un bébé dans une étable parce que l'hôtellerie du village affichait complet. Tout se réalise dans le silence, la discrétion. Seuls quelques pauvres bergers vont s'approcher ; ils seront les seuls à avoir la révélation de ce qui s'est passé.

Alors, il faut le redire : aux yeux de Dieu, ce qui compte surtout, ce ne sont pas les choses extraordinaires… Ce qui compte aux yeux de Dieu, c'est que le message d'amour du Christ, de fraternité et de paix se répande de plus en plus.
Ce qui compte aux yeux de Dieu, c'est qu'il y ait de plus en plus de cœurs, comme celui de Marie, ouverts à Dieu et aux autres, prêts à prendre des risques pour que l'humanité devienne de plus en plus belle, de plus en plus digne du Christ qui a voulu en faire sa demeure.

Tout au long de l'évangile, nous voyons Jésus faire appel à des gens simples, mais ardents, généreux : des pêcheurs, des publicains, des femmes peu considérées à l’époque.
On voit Jésus soulignant la valeur des moindres gestes, comme celui de cet enfant qui apporte cinq petits morceaux de pain pour nourrir des milliers de personnes. Presque rien ! Oui, mais ce “presque rien“, comme le plus petit geste d'amour gratuit, a une valeur immense.
Tout au long de sa vie terrestre, Jésus a repoussé la tentation du spectaculaire. Il n'a utilisé que des moyens pauvres, y compris la croix.
Il en sera ainsi tout au long de l'histoire de l'EGLISE. Au cours des siècles, chaque fois que l'Eglise a connu des périodes de puissance, ce furent aussi des périodes de tiédeur spirituelle et de décadence.
Et chaque fois au contraire que des chrétiens ont travaillé à la remettre dans le droit chemin de l'évangile, ce fut par un retour à la pauvreté, à la simplicité, à l'humilité. Voyez St Bernard, St François d'Assise, St Vincent de Paul..., Bernadette à Lourdes, Thérèse de Lisieux.
Le Royaume de Dieu ne progresse pas à coups de sensationnel, mais discrètement, dans le silence, dans la vie et le cœur, à la manière d'une semence qui germe et grandit sans qu'on s'en rende compte.

L'enfant de Bethléem que nous allons fêter est le meilleur symbole de la faiblesse, de l'impuissance, surtout quand on sait comment sa vie s'est terminée. Mais “ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes” (I Cor. 1.25).
Et de fait, depuis 2000 ans, le message du Christ a changé radicalement le cours des choses. Ce message d'amour gratuit qui va jusqu'au pardon, jusqu'au sacrifice, ce message qui reste une “Bonne Nouvelle“ pour les hommes de bonne volonté, ce message que nous allons entendre dès ce soir, ce message a déjà transformé le cours de l'histoire et purifié la conscience des hommes. Et cela continuera !

Ce message de Jésus, chaque fois que nous le mettons en pratique d'une manière ou d'une autre, en famille, au travail, en communauté de vie, dans nos divers engagements, ce n'est peut-être qu'une goutte d'eau aux yeux des hommes, mais c'est, aux yeux de Dieu, une perle précieuse et une avancée pour son Royaume.
Aucun acte d'amour n'est perdu pour le Christ. Chaque fois, c'est un peu plus de beauté que nous apportons au Monde nouveau et à l'Humanité nouvelle inaugurée par Jésus il y a 2000 ans.

Telle est la force de l'évangile (2ème lecture) : un levain capable de soulever le monde. C’est ainsi que le véritable temple de Dieu se construit !

mardi 19 décembre 2017

Quand, comment fêter la Nativité de Jésus

Avent 2017  -  Vers Noël ! (3)

1. Un mot qui recouvre une réalité!
2. Origine de la fête :
3. Quand et comment fêter la naissance du Christ ?
Que doivent faire "ceux qui désirent plaire à Dieu" ?
"Quand" et "Comment" fêter le mystère de la Nativité de Jésus ? 

Tout d'abord, une générale et libératrice :
La "Nouvelle Alliance" en Jésus nous donne toute liberté, une liberté que l'on ne doit nullement ignorer ou même restreindre
Gal. 5 :1 "C’est pour la liberté que Christ nous a affranchis…".
1 Cor. 10:25 "Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans vous enquérir de rien par motif de conscience…".
2 Cor. 3:17 "Le Seigneur, c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté".

Ainsi donc, une liberté sans restriction aucune !
A une seule condition cependant : Ne faire ni confusion, ni amalgame ! Et cette condition est importante pour un esprit gaulois, pour un esprit si imprégné de "laïcisme" volontairement mal défini !
Rom. 12 :2 "Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait".
1 Cor. 8 : 9 "Prenez garde, toutefois, que votre liberté ne devienne une pierre d’achoppement pour les faibles". 

Ceci étant dit, je reprends - en ce contexte de liberté - la question : quand et comment fêter la Naissance du Fils de Dieu ?

Certes, on ne peut modifier la date, le "quand" de la fête de Naissance du Christ (de sa Pâques) ! Il faut être réaliste quand même, quelque peu ! J'y reviendrai cependant. Mais on peut certainement modifier le "comment", comment fêter ce 25 Décembre.

Et je fais cette première interrogation à moi-même tout d'abord : Pourquoi utiliser uniquement le mot "Noël" qui évoque aussi le culte du soleil ? Et, il y a beaucoup de "soleils" en nos sociétés ! On le verra encore cette année ! Ces soleils que sont : consommations à outrance, plaisirs débridés, idéologies narcissiques sans Dieu..., culte ambigu de la nature...  etc.

Pourquoi confondre ces soleils créés par l'homme qui n’éclairent  qu'un instant avec la lumière du Christ qui éclaire l’éternité ? Confondre ces soleils créés  et le Soleil divin !
Comment les chrétiens convaincront-ils le monde de péché, s’ils ressemblent à tous les autres, en cette grande fête chrétienne ... qui est facilement devenue païenne autour de nous ?

Ne soyons pas des "pierres d’achoppement" pour les plus faibles, disait St Paul. Pour cela, ne nous conformons pas au "siècle présent", à ses modes païennes, à ses confusions diverses qui nous éloignent de l'"original", de cette fête qui est "la joyeuse Nativité" de notre Seigneur Jésus-Christ !".
Is. 9 :6 "Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix",

Oui, il y a multiples manières "originales"  (à rechercher) du "comment" fêter la Nativité humaine du Fils de Dieu !
Et il y a aussi - et j'en reviens" - de multiples occasions de "quand" fêter cette grande fête chrétienne :
Et je me permets de m'en expliquer en reprenant une chanson qui a été à la mode. Elle est d'un auteur que je ne connais pas et dont je ne sais comment prononcer son nom - Odette Vercruysse - :
"C'est Noël (Nativité du Seigneur)
chaque fois qu'on essuie une larme dans les yeux d'un enfant,
chaque fois qu'on dépose les armes,
chaque fois qu'on arrête une guerre et qu'on ouvre les mains,
chaque fois qu'on force la misère  à reculer plus loin.

C'est Noël sur la terre chaque jour,
Car Noël, ô mon frère, c'est l'Amour.
C'est Noël quand nos cœurs, oubliant les offenses, sont vraiment fraternels,
quand enfin se lève l'espérance  d'un amour plus réel,
quand soudain se taisent les mensonges faisant place au bonheur. Etc.
C'est Noël sur la terre chaque jour,
Car Noël, ô mon frère, c'est l'Amour".

C'est ce qu'avait voulu expliquer St François d'Assise en sa visite - autant audacieuse que rocambolesque - au sultan d'Alexandrie. Celui-ci avait répliqué qu'il ne voyait que peu d'amour de la part des chrétiens d'Occident. St François avait alors conclu par une formule lapidaire est bien connue : "C'est que l'amour n'est pas aimé !".

Aussi, a lieu la Nativité de Jésus chaque fois que l'on exprime - en actes ou en paroles - que l'amour de Dieu-Père manifesté en Jésus-Christ, le Fils de Dieu, à nous transmis par leur Esprit commun s'exerce toujours par notre entremise !

Le P. de Caussade (S.J 1675-1761) parlait du "sacrement du moment présent"
Par la suite, Mgr Vladimir Ghika[1] affirmait : Le présent a un nom d'une étrange éloquence. Il est avant tout un présent, un don de Dieu ; Il vivait continuellement l'instant présent comme "naissance de Dieu" ! L'instant présent, disait-il, est le "sacrement" de la présence de Dieu. L'instant présent peut être finalement "Nativité de Dieu" !

Et, en cette pensée, nous rejoignons la grande Tradition biblique en laquelle il est signifié que Dieu est connu, reconnu non point par un Nom (si divin soit-il), mais par sa présence en tous les moments de notre existence.

Aussi, a lieu la Nativité de Jésus chaque fois que l'on exprime - en actes ou en paroles - que l'amour de Dieu-Père manifesté en Jésus-Christ, le Fils de Dieu, à nous transmis par leur Esprit commun s'exerce toujours par notre entremise !

Il n’y a donc aucun mal, il y a même grand bonheur à célébrer la naissance du fils de Dieu tous les jours de sa vie !
Il y a certes un moment particulier : l'Eucharistie, merveilleuse manière de célébrer la présence de Jésus au milieu des hommes. "Si on savait ce qu'est la messe", s'écriait le Curé d'Ars !
Mais chaque moment peut être "Nativité du Seigneur. C’est ce que tous les enfants de Dieu se doivent d’accomplir ! Voilà leur grande liberté ! Tout inclure, dirait St Paul et dans la fête de la Nativité et dans celle du saint Jour de Pâques !
Liberté certes sans confusion !
 (A suivre)

Les Grecs, avec leur merveilleux sens de la nuance, avaient deux mots pour parler du temps: - chronos, le temps qui passe, et - kaïros, l’instant présent, le moment favorable.
Le premier nous fait avancer vers le Royaume, le second nous permet d’en vivre dès aujourd’hui.

Le temps est à la fois durée et instant, il nous faut tenir les deux avec le même dynamisme et la même sérénité. Le chronos nous donne le temps de grandir, le kaïros nous donne l’espace pour poser les actes qui, peu à peu, réalisent cette croissance. Le kaïros, c’est le moment présent t

Notre vie quotidienne se conjugue au présent ! Donc suivons le sage conseil de St François de Sales : fleurissons là où Dieu nous a plantés.
Le kaïros nous invite à être de notre temps, à l’aimer comme il est et à l’investir pleinement.

Qu’ils sont lourds, parfois, les nostalgiques du passé qui nous répètent en boucle qu’autrefois, tout allait mieux! Et les fanatiques de l’avenir qui vivent dans leurs projets plus que dans le réel… Si nous ne sommes pas "du monde", comme le disait le Christ, nous sommes dans le monde pour lui transmettre notre foi, notre espérance, notre joie, notre charité.



[1] Prêtre, prélat romain  prince de Roumanie. Il fréquentait avant la guerre l'Abbaye de la Source (Paris). Il est mort (comme martyr)  par les SS en Roumanie où il avait voulu retourner par solidarité avec ses fères d'origine.